Après un dernier album (« Korn III Remember who you are ») porteur d’espoir pour les fans du groupe car revenant aux sources de la musique du désormais trio original : du nu metal lourd, pesant avec une basse omniprésente et des riffs de guitare bien sentis, c’est donc avec impatience qu’on attendait le nouvel album de la bande à Jonathan Davis.
Soyons sincère, depuis le départ de Brian « Head » Welch du groupe, la bande de Bakersfield n’est plus la même. Allant de déceptions en déceptions avec leurs nouveaux albums, tout le monde croyait Korn mort et enterré jusqu’à la sortie de « Korn III, Remember who you are », avec lequel le trio (Head et David Silveria ayant définitivement quitté le groupe) renouait avec ses anciennes racines nu metal.
En cette fin d’année 2011, soit un an après la sortie du dernier album, c’est donc avec surprise que nous accueillons le nouvel album de Korn intitulé « The Path of Totality ». C’est avec une surprise encore plus grande que nous écoutons cet album, ou plutôt cet album projet comme le prouve son écoute complète et gratuite sur le net (http://soundcloud.com/roadrunnerrecords/sets/korn_pot-with-full-tracklist/s-WPb7J). Qu’est-il donc arrivé à ce quintet si dynamique qui se balançait dans tous les sens au son d’un métal novateur et teinté de rage, habillé de joggings bons marchés ou se trimbalant en kilt sur la scène ? Car le premier mot qui nous vient après avoir écouté l’album en entier est « déception ». Déception de la perte de l’âme du groupe, déception que « Head » ne soit pas revenu malgré les rumeurs insistantes, lui qui était l’âme du groupe comme on s’en rend de plus en plus compte. Déception aussi d’entendre de la musique qui n’est pas mauvaise mais ne colle pas du tout ensemble.
Je ne vous ferai pas languir plus longtemps, vous qui n’avez pas encore écouté l’album, car Korn fait aujourd’hui de la … (roulement de tambours) … dubstep. Oui, vous avez bien compris, de la dubstep, ce nouveau genre musical dérivé de la techno, originaire de Londres et très en vogue dans des soirées consacrées uniquement à la dubstep/Drum n’bass. Pour finaliser ce projet le groupe a fait appel à des DJ’s plutôt catalogués « Brostep » (une branche de la dubstep influencée par le Heavy Metal) comme Skrillex, Noisia, Excision ou Downlink.
Soyons clair, loin de moi l’idée de critiquer des changements radicaux dans le style musical d’un groupe, une prise de risque devrait toujours être applaudie car cela prouve qu’un groupe ne se repose pas sur ses lauriers, mais trop c’est trop ! Tel un Linkin Park vendant son âme un peu plus à chaque nouvel album, Korn a franchi la ligne entre le commercial acceptable pour un groupe de sa carrure et le commercial de supermarché, tout ce qui nous reste étant une espèce de soupe sans queue ni tête, une greffe rejetée par le corps du malade. C’est cela qu’est « Path of Totality », un son et un beat dubstep de bonne qualité auquel on a collé le chant de Jonathan Davis qui ne peut pas être mauvais, mais force est de constater que la greffe ne prend pas et que le tout qui en ressort ne nous fait penser qu’à des morceaux homogènes de bonne musique qu’on a tenté en vain de rassembler pour en faire quelque chose d’homogène et ce malgré certains refrains assez catchy (« Fuels The Comedy ») malheureusement trop rares.
Ne cherchez plus la déception de fin d’année.
Olivier Eggermont